Autrefois,
elle s'appelait Mogador, sans que son fondateur le souverain Sidi
Mohamed Ben Abdallah l'ait baptisé ainsi en 1776. Ce sont les colons
Portugais qui lui ont donné ce nom étranger. Puis les occupants
Français l'ont gardé. Et pourtant les Marocains de la région l'ont
toujours appelé Essaouira qui signifie la petite muraille en Arabe. La
ville a repris, semble-t-il, son nom légitime après l'indépendance du
pays tout à fait comme l'enfant kidnappé récupéré par ses parents
reprend son nom d'origine.
La ville souffre d' une crise structurelle grave non seulement au niveau de son infrastructure , mais aussi des différents services publics aussi bien ceux qui sont directement liés à la municipalité, mais également ceux dont la responsabilité repose sur le dos des secteurs publics.
La façade de la ville essaie de montrer le coté brillant de l'image, car les travaux de restauration et de nettoyage et d'embellissement et de jardinage y sont concentrés alors que dans le reste des quartiers résidentiels extra muros, l'ambiance est totalement différente.
Les canaux d'évacuation sont bouchés en permanent et les eaux usées d'une odeur immonde, coulent à même le sol sur de longues distances à travers les rues et les quartiers, n'épargnant aucun des habitants et de leurs enfants, ni aucun des commerçants et leurs marchandises en produits de consommation Viande, légumes et fruits pain, beurre, olives et autres produits exposés en plein air à proximité des cours d'eaux sales On a choisi d'orienter la ville vers le tourisme, ainsi a- ton relativement pris soin des passages habituels des touristes au sein de la médina, sans se soucier des habitants et de leurs conditions de vie.
On trouve des marres d'eau d'égout noires autour même de la municipalité ; cela arrive en été car durant la saison des pluies, la ville est totalement inondée par les eaux d'égouts et l'accès à la municipalité et même à la résidence du gouverneur de la province devient impossible sans tremper les jambes dans l'eau sale des égouts. On prétend que la crise est due aux erreurs du passé sinon au fait que le sol est trop bas par rapport au niveau de la mer, ou bien à la mauvaise planification et au fait que la façon dont les travaux ont été faits n'a pas pris en considération le taux de croissance de la population. Mais le rôle des responsables de la gestion des affaires publiques n'est-il pas celui de résoudre tous les problèmes qui se posent selon les priorités, bien sur, et de pouvoir assumer leur responsabilité à part entière et de prévoir tout ce qui pourrait arriver et entraver le cours des services publiques et l'intérêt des habitants. Mais il semble qu'à Essaouira l'appareil à mesurer les priorités est en panne depuis pas mal de temps!