Il Etait une Fois une Ville
Autrefois,
elle s'appelait Mogador, sans que son fondateur le souverain Sidi
Mohamed Ben Abdallah l'ait baptisé ainsi en 1776. Ce sont les colons
Portugais qui lui ont donné ce nom étranger. Puis les occupants
Français l'ont gardé. Et pourtant les Marocains de la région l'ont
toujours appelé Essaouira qui signifie la petite muraille en Arabe. La
ville a repris, semble-t-il, son nom légitime après l'indépendance du
pays tout à fait comme l'enfant kidnappé récupéré par ses parents
reprend son nom d'origine. A présent le nom Mogador
revient à nouveau sur les langues et devient un slogan commercial
d'un produit touristique de qualité médiocre que la ville s'est mise
à commercialiser depuis le début des années 90. Certains
préfèrent appeler la ville par son nom Essaouira et son prénom
Mogador à la fois comme pour rajouter une petite touche nostalgique.
Et pourtant le passé rayonnant d'Essaouira n'a pas été fait par un nom
ou un autre. Essaouira attire aujourd'hui des étrangers
comme elle l'a toujours bien fait le long de son histoire et beaucoup
d'entre eux viennent investir dans l'immobilier en s'achetant des
vieilles maisons en ruines à des prix dérisoires pour les rénover et
les transformer en maisons d'hôtes et en Riyads. En fait ce type
d'habitations touristiques inonde la vile tout en la défigurant. Leurs
noms de mauvais goût montrent le degré de médiocrité auquel la ville à
été soumise. Voici quelque exemples de noms de maisons
d'hôtes dont le but est de servir d'appât au touriste en quête
d'authenticité et d'originalité : Dar Lalla, Dar Lbhar, Dar Ennass...